L'engagement dans le monde

La Gestalt-thérapie porte dès ses origines une implication politique profonde. Elle ne peut pas être neutre. L’un de ses fondateurs, Paul Goodman, s’en fit le témoin par ses engagements anarchistes. Car reconnaître que nous façonnons et sommes façonnés par le monde, c’est embrasser la responsabilité de choisir la direction de cette transformation.
En tant que praticien de la Gestalt, j’œuvre dans le monde avec pour horizon l’émancipation, la floraison d’une diversité infinie de formes de vie. J’aspire à un monde où les existences multiples, singulières et collectives, puissent éclore et se mêler dans un enrichissement commun, soutenues par la danse permanente de nos rencontres transformatrices.
Je ne peux que m’incliner du côté de ceux qui œuvrent à cette ouverture : je soutiens les mouvements sociaux, les corps insurgés, les voix multiples qui défendent la richesse relationnelle, la co-participation active à la création de notre réalité. Je choisis les formes politiques qui s’ancrent dans la co-construction directe, vivante, immédiate de notre monde partagé.
Et parce qu’il y va de notre lien à la vie, j’affirme avec clarté mon refus de tout système — social, politique, économique — qui détruit les diversités, assèche les liens, et enferme l’individu dans l’illusion d’une séparation. Je m’oppose, avec constance et ferveur, à tout ce qui nous éloigne d’une participation créatrice, sensible et écologique à notre monde commun.