La posture du thérapeute

Le thérapeute écoute avec intérêt les problématiques apportées et reste attentif à ce qui a déjà émergé lors des séances précédentes. Il se peut, lorsque cela lui semble utile pour le développement du suivi thérapeutique, que je puisse vous partager mon propre ressenti avec une implication contrôlée et mesurée.
L’implication contrôlée du thérapeute : une posture moins verticale, spécifique à la Gestalt-thérapie
En Gestalt thérapie le thérapeute n’est pas un simple surface de projections ou le dépositaire d'une quelconque connaissance intellectuelle supérieure, d’ une vérité acquise sur la vie et sur le monde prête à être délivrée au fil des séances.
Je suis avant tout un corps humain -fait de sensation, de perception, d'émotion, de pensée, de doutes, et remise en question, de mouvement- pleinement sensible et ouvert à la présence de l’autre, présent, authentiquement activé par la totalité de la situation qui émerge lors de la séance.
Un cadre relationnel intersubjectif de confiance
Cette posture fortement intersubjective remet consciemment en discussion la verticalité classique de la relation thérapeutique (même si il reste inévitable et nécessaire une certaine dose d’asymétrie dans cette rencontre, due aux rôles et responsabilités différents que chacun joue lors d’un chemin en psychothérapie).
Ce qui rend soignant cette rencontre c’est le fait de réussir à construire un cadre relationnel intersubjectif de confiance suffisamment solide et assez souple qui puisse permettre de déconstruire l’ensemble de projections inévitables générées par les figures autoritaires que nous avons pu rencontrer lors de notre passé et que nous côtoyons dans notre vie actuelle. En Gestalt thérapie nous sommes coresponsables, chacun à mesure de ses possibilités, de l'avancement plus au moins rapide de l' accompagnement. En cela la Gestalt-thérapie renoue avec la tradition libertaire de la pensée d’un de ses fondateurs Paul Goodman.
Un espace de co-construction
Ensemble, nous co-construisons un espace protégé- hors du train-train de la vie quotidienne- qui favorise l'émergence des émotions enfouies et de contenu difficiles à nommer, qui se déploient dans l’instant présent.
Le thérapeute accompagne la régulation et l'intégration de ces émotions afin que les vécus les plus douloureux de celui qui vient consulter, puissent être nommés, déposés, traversés ensemble, dans un cadre sécurisant.
Ce travail a pour but de mettre en lumière les blessures actuelles et d’en permettre une intégration en conscience. Il peut arriver que le thérapeute pose, avec délicatesse, des questions sur des expériences passées, potentiellement marquantes ou douloureuses. Ensemble, nous pourrons explorer comment nous nous sommes construits, dans quel environnement affectif, et comment nous y avons fait face, comment nous avons survécu aux diverses épreuves de la vie.
Et résonances
Je deviens ainsi un instrument de musique à plusieurs cordes sympathiques, elles pourront entrer en résonance au contact de la musique que je vais percevoir. Je vais m’accorder, résonner au fin que cette rencontre de vibrations puisse permettre la co-création d' une autre mélodie, à fin d’amorcer ensemble une nouvelle danse, et lors d’autres circonstance de la vie, hors la rencontre therapeutique, tenter à vibrer differement.

La Gestalt thérapie: Une traversé relationnelle
Un bout de chemin en Gestalt-thérapie, c’est avant tout la mise en mouvement de ce qui émerge entre deux êtres humains. Le thérapeute s’engage pleinement dans cette co-création d’un nouveau processus relationnel. C’est ce nouveau processus qui par la suite pourra soutenir le consultant bien au-delà du cadre thérapeutique.
Un parcours en Gestalt-thérapie est une traversée. Elle demande du courage, une certaine volonté de transformation, dans l’ objectif de retrouver son autonomie dans la joie de vivre lors de la rencontre enrichissante du monde. Je suis en présence ici et maintenant, prêt à vous accompagner pendant un temps sur ce chemin périlleux.